Généalogie BARBIER de la COULDRE

Il vint faire ses études á Poitiers, où il fut reçu successivement : Bachelier ; Maître des arts ; licencie en Droit ; Avocat au Parlement. Il fut nommé par le Marquis de Virac, sous juge sénéchal du marquisat de Couhé en 1772, et comme il n'avait pas encore 25 ans ; mais seulement 24 il fut remplacé provisoirement par son cousin Jaques Isaac BARBIER, jusqu'à ce qu'il ait atteint cette majorité. Reçu libraire en mars 1779. Gendre, cousin, associé dès 1776 puis successeur de l'imprimeur-l ibraire de Poitiers Jean-Félix Faulcon. Reçu imprimeur en juin 1783, après la mort de son beau-père. Receveur des deniers de la juridiction consulaire. imprimeur du Roi, de monseigneur l'évêque, du clergé et de l'université (1783) ; imprimeur d e M. le comte d'Artois et de M. le duc de Chartres (1787) ; imprimeur du département (1791). Il rachète en mars 1792 l'imprimerie et le fonds de Louis Braud. il s'associa à son fils qui lui succéda.
Échevin de la Ville ; juge suppléant au Tribunal de Commerce en 1805. Il s'était marié à Poitiers, avec sa cousine germaine Marguerite Radegonde FAULCON, fille de Jean Félix FAULCON, imprimeur libraire à Poitiers, Juge Chef de la Juridiction Consulaire et de Jeanne BARBIER. Ils eurent neuf enfants.

François Barbier avait pris un brevet de libraire le 22 mars 1770 peu de temps âpres son mariage avec la fille de Jean-Félix Faulcon. La mort de son beau-père et la démission de sa belle-mère le mirent en possession de leur imprimerie ; mais pour l’exploiter, il devait obtenir le litre de maître et le brevet d'imprimeur. Les formalités se firent longtemps attendre, avec intention, dit-on, et Michel-Vincent Chevrier, favorise par le comte de Blossac, profita de ces retards pour se faire nommer a son détriment imprimeur du Roi, charge qui était depuis près de deux siècles dans la famille. François Barbier perdit ainsi la clientèle de l’intendance, mais les autres administrations ne s'associèrent pas à cette intrigue et lui conservèrent leur confiance.

Il eut son brevet d'imprimeur ordinaire le 23 juin 1783 et n'eut d'abord qu'à suivre la voie frayée par ses prédécesseurs. Il continua la publication de l’Ordo, de l'Almanach historique du Poitou, donna de nouvelles éditions du Traité de l'Orthographe de Poitiers et de plusieurs ouvrages religieux. Le 21 mars 1792, iI achetait et réunissait a son établissement le fonds d'imprimerie et de librairie de Louis Braud, dernier représentant d'une vieille famille d'imprimeurs de Poiriers. Mais la révolution approchait, et les livres religieux qui formaient le principal élément de son commerce disparurent bientôt de la circulation.
Barbier se plia aux circonstances et, se livra, concurremment avec Chevrier, a l’impression des pièces politiques qui, presque seules, alimentaient alors les presses. Ce ne fut pas toutefois sans se heurter aux difficultés de toute sorte qui surgissaient dans ces temps troublés. La lettre suivante qu'il adressait le 5 nivôse an IV (26 décembre 1793 aux Administrateurs du Département en donne un exemple

« Citoyens, c’est avec regret, que je vous annonce que je suis force par les circonstances d'arrêter les travaux de mon imprimerie Les manufactures de Poitiers, Montmorillon, Angoulême, se refusent, a me fournir le papier qui m'est nécessaire. Vous vous en convaincre par les deux lettres ci-jointes. Mes ouvriers viennent de me déclarer que, ne pouvant plus rien se procurer avec des assignats, ils ne veulent plus travailler, si je ne les paie en numéraire. Ils ont même refusé leur paiement, depuis trois décades, quoique j'aie offert, de les payer au cours du change.
Ainsi, citoyens, réfléchissez dans votre sagesse sur le parti qu’il y a à prendre pour assurer un service aussi essentiel à la chose publique. Pour moi, je me prêterai de tous mes moyens à seconder vos vues. Je vous salue fraternellement. Barbier, imp'. »

En évitant de faire montre d’un zèle intempestif que les opinions bien connues de sa famille auraient toujours rendu suspect, H réussit a traverser la tourmente. Puis, quand des jours plus calmes furent revenus, il reprit peu à peu ses premières traditions et retrouva sa clientèle d'autrefois.

Sous l'ancien ordre de choses, François Barbier avait reçu, comme tous les siens, des marques de l'estime dont il était entouré. Il fut adjoint au syndic de la Chambre de la librairie et élu membre de la juridiction consulaire en 1779,1785 et 1789. Il resta le receveur des deniers de ce corps jusqu’au jour ou cette institution tut remplacée par les tribunaux de commerce.

Quoique le XIXe siècle ne rentre pas dans notre programme, nous devons jeter un rapide coup-d’œil sur la fin de l'exercice de François Barbier et de la destinée de l’atelier de typographie dont nous avons exposé la paisible histoire, depuis Julien Thorcna et même depuis Jean Blanchet. Affaibli par l’âge et de fréquentes attaques de goutte, il associa en 1809 sont fils François-Aimé, qui en fait, dirigeait déjà les affaires, et les impressions portent leur nom réunis jusqu’en 1811. Alors pour obéir aux prescriptions du décret impérial du 5 février 1810, réglementant la matière, il fallut demander un nouveau brevet et après une entente commune, ce fut au fils qu’il fut attribué.
Le père n'en resta pas moins le principal intéressé, jusqu'au terme de sa vie. Il s'éteignit le 17 mai 1818.

Francois-Aimé Barbier conserva l'imprimerie jusqu'en 1842. A cette époque ik la céda à Mr Henri Oudin, formé à l'école des Mame, de Tours, qui habita encore pendant plusieurs années l'antique demeure de ses prédécesseurs, située sur la place de Notre-Dame ; mais en 1851, il se
transporta dans une vaste maison de la rue de l’Eperon, pour donner à ses ateliers tous les développements réclamés par l'industrie moderne. Mr Henri Oudin est mort au milieu de son œuvre, le 1er juillet 1875. Il laissait, pour lui succéder des fils qui ont contribués aux affaires, pendant un certain temps sous diverses raisons sociales, et ont enfin cédé leur établissement a une Société dans laquelle ils représentent des intérêts importants.

En passant dans les mains de M. Henri Oudin, la vielle imprimerie ne devait pas entrer dans une famille tout à fait étrangère a ses anciens possesseurs. En effet, deux ans après son acquisition, M. Oudin épousait. Dlle Leonie Prieur-Chauveau, arrière-petit-fils de Jean-Felix Faulcon. C'est, ainsi que pendant près de trois siècles t'antique atelier typographique s'est transmis de génération en génération, dont chacune a apporté sa part de talent professionnel, de probité et de loyauté commerciale, qualités qui ne se sont jamais démenties. N’est-ce pas là une véritable noblesse ?

Source : Bulletins et mémoires de la Société des antiquaires de l'Ouest. janv 1904

L’hôtel Chauveau-Barbier est un hôtel particulier situé 19 rue Cloche Perse à Poitiers. L'hôtel est acquis en 1733 par Charles-Hilaire Prieur-Chauveau, conseiller du roi et gendre de l'imprimeur Jean-Félix Faulcon. L'imprimeur François Barbier, parent des Prieur-Chauveau et Faulcon, le rachète par la suite. La décoration intérieure datant du XVIIIe siècle dans le corps de logis donnant sur la cour, à savoir les boiseries sculptées et la cheminée du salon du rez-de-chaussée ainsi que les boiseries sculptées et la cheminée de la chambre à coucher du premier étage sont inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 12 mai 1954
Source : https://patrimoine.mediatheques-grandpoitiers.fr/detailstatic.aspx?RSC_BASE=SYRACUSE&RSC_DOCID=724211&TITLE=contact.aspx

L’hôtel a été acheté par François Barbier le 31 dec 1831 (acte chez Ginot notaire. Transcription du 7/1/1832. Vol 16 N°83) après plus de 60 ans passé dans la famille Chaveau-Faulcon. Leurs descendants se défirent de l'immeuble le 8 Juin 1866 (transcription du 22 juin Vol 538 N°84). I passera dans diverses mains puis sera vendu en 1953 à la Société Immobilière du Poitou.
Le salon du rez de chaussée, entièrement boisé, porte un trumeau posé sur la cheminée droite en pierre dont le linteau très gracieusement ciselé représente au sommet de piédroits cannelés et rudentés deux amours mutins encadrés dans des médaillons accrochés par des nœuds de rubans. La clef centrale est chargée de deux carquois suspendus par des guirlandes de fleurs et des rubans. Une couronne de feuillages les retient et entoure aussi deux charmants petits cœurs enflammés.

De chaque côté de la glace sont figures deux vases d'où sortent des fleurs, des tiges stylisées accompagnées de branches de lauriers et terminées par des roses. Dominant le miroir, des instruments de musique, viole, hautbois, flûtes, triangle, partitions et feuillages sont liés par un ruban.

Au dessus de porte qui fait face un autre motif évoque la chasse : fusils en sautoir, cor, gibier, feuillages.
Au premier étage, dans la chambre à coucher où les boiseries sculptées font encadrement au lit, c'est aussi la cheminée qui attire l'attention : un motif maçonnique.
Au-dessus un grand médaillon, également suspendu par un large nœud et de fines guirlandes de laurier et bordé par deux branches de l'arbre cher à Apollon a reçu un curieux motif : une croix rayonnante à bras égaux terminés par des boulons est supportée par un nœud de rubans ; sur la croix un compas dont les pointes s'appliquent sur une partie de cadran gradué et dont les branches encadrent la traditionnelle image du pélican qui nourrit ses enfants en se perçant le flanc.

Il s'agit là d'un motif maçonnique bien connu mais que l'on est plus habitué à voir sous forme d'insignes ou de cachets. Enfin, au-dessus de la porte qui fait face, d'autres sujets rappellent la musique. Tous ces ensembles sont sculptés de la main de maitre et indiquent un artiste habile et un amateur éclairé.
Source : Bulletin de la Société des antiquaires de l'Ouest et des musées de Poitiers. 1 oct 1954